| ON EN PARLE |
Les cadors de l'accélérateur n'auront sans doute pas le temps d'admirer la sortie d'échappement centrale, les jantes alu de 18 pouces posées dans des gommes de 235, les étriers de freins rouges et les disques rainurés. En recevant leur nouvelle Mégane RS, les gendarmes de la brigade rapide d'intervention d'Arras misent sur la dissuasion... et les interpellations rapides.
PAR BENOÎT FAUCONNIER
arras@lavoixdunord.fr PHOTOS PASCAL BONNIERE
Dans sa robe bleu métallisé, elle titille la fibre du connaisseur qu'est le préfet, Pierre de Bousquet. « Elle rappelle un peu le bleu de France des Gordini... » Mais ce bleu-là doit être celui de la gendarmerie nationale. Pas celui des berlinettes qui ont enflammé les spéciales des rallyes.
En recevant l'une des soixante-cinq nouvelles Mégane RS commandées par la gendarmerie, la brigade rapide d'intervention d'Arras entend enfoncer le clou dans sa lutte contre les grands excès de vitesse, sur les trois autoroutes (A1, A16, A26) de son champ d'action. En montrant ses muscles, d'abord, pour éviter d'avoir à s'en servir. « La plus grosse arme, c'est l'impact psychologique de la voiture », reconnaît l'adjudant-chef Marc Crissovelonis, qui commande la brigade rapide d'intervention d'Arras. L'arrivée de la Subaru Impreza WRX, en 2006, avait déjà marqué les esprits. « La Subaru, tout le monde la connaît, des petits de six ans aux retraités... » Mais comme les gendarmes ont toujours besoin de calmer les ardeurs, sur les autoroutes du département, il faut toujours interpeller, après un contrôle aux jumelles. Les grands excès de vitesse doivent être jugulés. La Subaru de la BRI d'Arras, « qui fonctionne encore très bien », avec 238 000 km au compteur, cédera la place d'ici quelques mois à la petite jeunette au Losange. « La technologie a évolué. C'est une nouvelle génération. Vingt chevaux de plus, un meilleur châssis, un meilleur freinage... », raconte l'adjudant-chef Crissovelonis. Avec 270 chevaux sous le capot et un bon 260 km/h en vitesse maxi, la Mégane RS doit faire face à la plupart des cas de figure. « Quand on n'interpelle pas, c'est qu'on lâche de nous-mêmes. On n'est pas seuls sur l'autoroute, on ne va pas risquer la vie des autres usagers. Quand on tombe sur des gens sous l'effet de stupéfiants, ou avec des véhicules volés, ils n'ont pas la raison que nous pouvons avoir. Et nous avons d'autres moyens d'interception », témoigne le patron de la BRI.
Lui et les trois autres gendarmes de la brigade ont bénéficié d'une session de prise en main de la Mégane RS sur circuit. « On fait de la piste, on simule une poursuite dans une configuration de circulation avec gêne », explique le gendarme Fabrice Fourneau, affecté depuis le 1er juin à la BRI d'Arras. Son premier poste au volant d'un véhicule rapide. Les conducteurs rapides de la gendarmerie forment une certaine élite. Des critères d'âge, et sur le plan médical, avec tests psychologiques, psychomoteurs, psychotechniques, sont une première barrière à franchir, avant d'avoir accès à un stage de formation. « Il y a des tests de recyclage tous les deux ans, et on est réévalué tous les ans pour voir si on remplit tous les critères », assure l'adjudant-chef Crissovelonis.
Pour prendre en main la Mégane, il a eu droit, comme ses collègues, aux tests de freinage ou d'évitement d'urgence, et à la simulation de choc latéral : une plaque se soulève sous le train arrière de la voiture, qui file sur une piste détrempée, à faible adhérence. Il faut contrôler la voiture. Simple, non ?
« Il faut être très précis dans la conduite », résume Marc Crissovelonis, d'une absolue sérénité au volant d'une Mégane RS qui paraît collée sur des rails.
Un nouvel « équipement » qui ne déplaît pas au capitaine Verstraeten, commandant en second de l'escadron départemental de sécurité routière, trente-trois ans de maison : « Avant, on devait chercher une Lotus Esprit à 200 km avec des motos qui plafonnaient à 160, on avait le nez sur le réservoir. Il fallait de l'avance, et deux postes de contrôle. Maintenant, les Yamaha montent à 220. Et quand les gens voient le véhicule, ils se calment. Le rapport de force n'est plus en leur faveur. » •
et voici un autre article
1 permis retiré par jour grâce à la Mégane RS
Les gendarmes sont apparemment satisfaits de leurs nouveaux véhicules rapides d’intervention, des Renault Mégane RS de 272 ch. Ces véhicules, destinés essentiellement à s’occuper des très grands excès de vitesse, auraient permis à la BRI (Brigade Rapide d’Intervention) d’atteindre le rythme de rétention d’un permis par jour sur l’année. La Mégane serait aussi plus fiable que la Subaru Impreza dont disposaient auparavant les gendarmes. Selon eux, cette dernière « était souvent au garage ».
et voici une petite video... que de risques pour arreter un mec à 140km/h alors qu'il y a un peage 5km plus loin
http://www.ouest-france.fr/actu/actuali ... 4_actu.Htm
et une photo pour la route :
et un article de la provence :
Il y a un mois de cela, le peloton de gendarmerie autoroutier d'Orange recevait une nouvelle voiture. Une voiture pas tout à fait comme les autres. En effet, avec ses quelque 272 chevaux sous le capot, et son compteur pouvant affoler les 260 kilomètres par heure, la Mégane RS est le nouveau véhicule rapide d'intervention de la BRI - Brigade Rapide d'Intervention.
De tels monstres de puissance et de vitesse, il n'en existe que 60 modèles estampillés "gendarmerie" dans l'hexagone. Et pour cause, ces automobiles ne sont utilisées que sur les axes autoroutiers pour les très grands excès de vitesse. "Nous nous occupons essentiellement des dépassements de plus de 40 km/h", explique l'adjudant Antoine Betzel.
Environ une rétention de permis par jour
"Avec une voiture comme celle-là, on est à peu près sur un rythme de rétention d'un permis par jour sur l'année", ajoute celui qui commande la BRI d'Orange. Et bien souvent, ces grands excès sont le fait de conducteurs étrangers. "Ils pensent pouvoir rouler en toute impunité. Nous, on est là pour rappeler que non".
Ce rythme de sanction, ils vont le retrouver grâce à la Mégane RS. Car la Subaru, dont disposait l'équipe de l'adjudant Betzel, n'a pas été à la hauteur de leurs besoins: "Malheureusement, elle était souvent au garage. On avait donc un véhicule moins performant, et on est tombé à seulement une centaine de rétentions dans l'année". Une chute dans les statistiques qui montre bien l'intérêt d'une telle voiture pour la gendarmerie. Grâce à son accélération et sa vitesse de pointe, elle peut rapidement rattraper les automobilistes "pressés".Mais comme l'explique Antoine Betzel, "il faut faire extrêmement attention à cette vitesse (plus de 200 km/h, ndlr) et anticiper le comportement des autres véhicules".
Une équipe de trois gendarmes pour la BRI
À cet effet, l'équipe de trois hommes, dont l'adjudant Betzel, a l'obligation d'effectuer un stage de pilotage. Ainsi, les deux pilotes de l'effectif partent en formation sur le circuit de Bresse (Saône-et-Loire). Une formation qui est d'ailleurs répétée chaque fois que la brigade reçoit un nouveau véhicule. À la fin de l'été, l'équipe de la BRI d'Orange devrait d'ailleurs être agrémentée d'un nouvel élément. L'escouade sera donc composée de deux pilotes, et de deux copilotes. Pour le plus grand bonheur de l'adjudant Betzel. Et le plus grand malheur des conducteurs aux "pieds lourds".