Puisque c'est jour de repos sur le Dakar, parlons navigation...
RoadbookSauf rare exception, un roadbook se lit de bas en haut. En fait, vers l'avant quand vous l'avez sur les genoux.
Il faut jouer du Stabilo pour mettre en évidence les points essentiels, parce que dans la voiture ça va secouer...
J'utilise un code couleur :
- rouge pour les dangers ;
- vert pour les directions à suivre ;
- jaune pour les CD, CP, CA et ravitaillements ;
- bleu pour les points GPS.
Bien souvent, pour des raisons de coût, pas de rouleaux pour les motards.
Chaque soir, ils doivent scotcher les feuilles les unes aux autres, avant de charger le dérouleur : fastidieux !
Mesure des distancesDepuis que les rallyes existent, le plus connu des tripmasters est le Terratrip.
Historiquement, il était branché sur le câble du compteur via un doubleur.
Depuis, il sait compter les pulses des compteurs électroniques ou d'une pastille magnétique collée sur l'arbre de transmission.
Il faut l'étalonner en fonction de la taille des pneus montés sur l'auto.
Les patinages faussent la mesure de distance parcourue.
Après une séance de jardinage, on peut remettre à la main le kilométrage idéal pour la suite du roadbook.
Les Terratrip viennent progressivement au GPS.
Plus besoin d'étalonnage, la précision du GPS, même après un copieux patinage.
Par contre le GPS ne fonctionne pas dans les tunnels - rares dans le désert - et peut décrocher au fond de gorges très étroites.
Ce n'est pas très grave : il fera du vol d'oiseau entre deux accroches GPS...
Il existe des alternatives moins coûteuses que le Terratrip.
Un bête Tomtom, qui dispose d'un excellent capteur GPS, fonctionne sous un ersatz de Linux. Il est possible d'y installer des "plugin".
Le capLe roadbook indique un cap moyen entre deux waypoints (WPT).
Mais à contourner une montagne ou chercher un col, l'équipage peur se trouver désorienter.
Et c'est toute la difficulté de ce Dakar. Ils ne disposent que du cap instantané, mais n'ont plus de l'information du cap vers le prochain waypoint.
Le cap instantané du véhicule est la ligne bleu. La flèche sur le Tomtom ou en bas à droite de la tablette indique que le prochain waypoint est vers la droite.
Les concurrents du Dakar n'ont pas cette information. Cela explique les écarts monstrueux à l'arrivée...
Les contrôles de l'orga : la trace GPSLe GPS enregistre ta position toutes les secondes.
Une trace où nous avons bien jardiné avant de trouver la passe.
Le ravitaillement non autorisé des Honda en secteur neutralisé, entre deux spéciales, s'est vu de la même manière...
Sur l'image suivante, nous sommes passé à plus de 90 m du premier waypoint dans l'erg.
Pour nous, cela ne posait pas de problème. La vue dégagée nous permettait de vérifier qu'il n'y avait de CP caché à cet endroit.
Mais les concurrents de ce Dakar doivent passer dans les 90 m d'un waypoint qu'ils ne voient pas !
J'espère que ce trop long post vous éclairera sur la difficulté de ce Dakar.